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Le goat du rap : identité et carrière du meilleur rappeur de tous les temps

Aucun consensus n’existe sur la définition du “meilleur rappeur de tous les temps”. Les classements varient selon les critères retenus : ventes, influence culturelle, longévité, technique ou impact générationnel. Billboard et Vibe se sont associés en 2023 pour établir leur propre top 50, suscitant débats et remises en question dans toute l’industrie.

Certains artistes dominent chaque décennie, mais rares sont ceux qui traversent les époques et continuent de façonner le genre. Au fil des années, les profils retenus témoignent d’une diversité de parcours, de styles et de répercussions sur la scène internationale.

Ce qui fait d’un rappeur un “goat” : entre talent, influence et héritage

Remporter des records ou collectionner les trophées ne suffit pas à faire le goat du rap. Les classements publiés chaque année par Forbes ou Billboard, en lien avec Vibe imaginé par Quincy Jones, redistribuent sans cesse les cartes du meilleur rappeur de tous les temps. Pourtant, ce rôle va bien au-delà des ventes et des Grammy Awards. Depuis 1973, le hip-hop forgé dans le South Bronx à New York oblige chaque artiste à s’imposer, à briser les schémas existants, à offrir une vision singulière et une écriture qui marque. Ce sont ceux qui osent, qui renouvellent le style, qui laissent une empreinte reconnaissable entre mille, que la postérité retient.

Si les tendances évoluent, quelques critères traversent les époques. On retrouve systématiquement certains points clés dans l’analyse des trajectoires qui font l’histoire :

  • Savoir-faire lyrique : richesse des textes, justesse du flow et précision des rimes.
  • Impact culturel : bouleverse les codes sociaux, fait bouger les lignes sur les débats de société.
  • Longévité : savoir durer et se réinventer à travers chaque ère musicale.
  • Qualité vocale : une voix marquante, une interprétation qui s’impose d’emblée.

La singularité force la différence. Nas fascine par la puissance de ses textes, Jay-Z manie l’art de la stratégie autant que celui des mots, Kendrick Lamar surprend sans relâche. Eminem, lors d’un entretien sur Apple Music avec Zane Lowe, résumait sans détour l’enjeu : la question du « meilleur » restera toujours subjective, chaque époque cultivant ses propres exigences.

Médias américains comme Forbes ou Billboard établissent sans relâche des “tops”, chacun avec sa subjectivité. Mais plus que la place dans un hit-parade, l’héritage inscrit durablement un nom dans la mémoire du rap et trace la voie aux nouveaux venus.

Quels artistes dominent les classements des meilleurs rappeurs de tous les temps ?

Les médias américains de renom, à l’image de Billboard ou Forbes, imposent leur vision d’un panthéon du rap. Dans leurs classements successifs, quelques figures phares incarnent toute l’évolution du hip-hop moderne. Le parcours de Jay-Z impressionne : premier des classements, 24 Grammy Awards au compteur, 140 millions de disques écoulés, et une influence qui dépasse largement la sphère musicale pour toucher la culture et l’économie.

Juste derrière, Kendrick Lamar s’impose comme le porte-voix d’une génération. Ses 16 Grammy Awards, l’aisance de ses albums aux messages puissants, la finesse de son écriture : tout concourt à en faire une référence incontournable. Troisième pour Billboard, Nas a traversé plus de trente ans de carrière sans perdre de sa force créative. Eminem, originaire de Détroit, complète le haut du classement : virtuose du flow, univers singulier, chiffres spectaculaires, il occupe une place que peu atteignent.

Autour de ce noyau, on retrouve Lil Wayne, J. Cole, Drake (le plus jeune du Top 10), ou encore The Notorious B. I. G., dont l’aura continue de rayonner bien après sa disparition en 1997. Nicki Minaj ouvre la voie parmi les femmes. Seule représentante féminine du Top 10 Billboard, elle brise un plafond de verre dans un univers longtemps verrouillé.

Côté artistes francophones, la sélection signée Konbini met l’accent sur Booba, Rohff, Jul, Ninho, Kery James, Diam’s, Akhenaton, Orelsan, Damso et Nekfeu. Si l’élite américaine se concentre sur les États-Unis, la variété de ces palmarès montre bien que la notion de meilleur rappeur de tous les temps s’invente partout, dans toutes les langues et sur tous les continents.

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L’impact de ces légendes du rap sur la culture et la musique actuelle

Le hip-hop a fait bien plus que transformer la scène musicale. Né dans le South Bronx en 1973, il a redéfini la réussite et imposé de nouveaux codes jusque-là inimaginables. De Jay-Z à Kendrick Lamar, de Eminem à Nicki Minaj, ces figures historiques ont laissé leur trace : les textes résonnent dans les débats publics, les looks s’arrachent dans la mode, les réseaux sociaux vibrent à leur rythme et leurs prises de position irriguent les luttes sociales.

Qu’il s’agisse de Rakim et ses rimes complexes, de Big Daddy Kane et sa vitesse d’exécution, ou de l’engagement de Scarface sur la santé mentale, chaque génération a fait évoluer la manière d’écrire et de livrer un morceau. Ice Cube politise la rue, Missy Elliott révolutionne l’image avec ses clips audacieux. Aujourd’hui, la relève, de Drake à Orelsan, puise, détourne, fusionne et réinvente sans cesse les repères hérités de ces pionniers.

Les groupes cultes comme De La Soul ou A Tribe Called Quest ont aussi posé des jalons indélébiles, même après les disparitions de Dave ou Phife. Leur énergie continue d’inspirer tous ceux qui sculptent la scène actuelle, que ce soit depuis Paris, Detroit, Los Angeles ou ailleurs dans le monde. Dans cet univers en perpétuelle mutation, désigner « le meilleur rappeur de tous les temps » revient à fixer une étoile filante : chacun l’aperçoit, personne ne l’enferme, et l’histoire du rap poursuit sa réinvention.