Finance

Nombre de banques en difficulté actuellement

En 2023, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a placé sous surveillance renforcée trois établissements bancaires en France. Selon les dernières données de la Banque centrale européenne, le nombre de banques européennes classées en situation de vulnérabilité a augmenté de 15 % par rapport à l’année précédente. Les entités concernées présentent souvent une exposition accrue aux crédits risqués ou aux taux d’intérêt volatils.

Le renforcement des exigences de fonds propres depuis Bâle III ne suffit plus toujours à compenser la détérioration des portefeuilles. Certaines banques régionales, moins médiatisées, concentrent désormais l’attention des superviseurs.

Où en sont les banques françaises face aux turbulences économiques ?

Depuis les premiers mois de l’année, la stabilité financière du secteur bancaire français s’est retrouvée sous les projecteurs. Les récentes alertes émises par l’ACPR, le gendarme bancaire de la Banque de France, rappellent que la France n’est pas immunisée contre les remous qui secouent ses voisins européens.

Les grandes banques françaises tiennent la barre : bilans solides, accès direct à la liquidité de la banque centrale, capacité de résistance éprouvée. Mais sous la surface, l’inquiétude n’a pas disparu. Les établissements de taille intermédiaire, moins diversifiés, voient certains actifs bancaires fragilisés par la hausse des impayés et l’instabilité persistante des marchés. Les dernières publications de la Banque de France confirment ce diagnostic : plusieurs réseaux régionaux enregistrent une progression des provisions pour créances douteuses.

Voici les principales mesures et points de vigilance qui s’imposent dans le secteur :

  • Renforcement des exigences de fonds propres
  • Hausse des taux d’intérêt et tensions sur le crédit
  • Surveillance accrue des flux de liquidité

Certains acteurs comme la Banque Postale ou le Crédit Mutuel ajustent leur politique : adaptation de la gestion des risques, revue de l’exposition aux marchés étrangers. La fragilité de plusieurs banques européennes, parfois menacées de faillite bancaire, entretient le débat sur la solidité du secteur français.

Malgré des apparences rassurantes, le système reste exposé aux chocs venus de l’extérieur. La méfiance envers quelques établissements du sud de l’Europe ou les échos de la crise bancaire au Royaume-Uni influencent directement la perception des investisseurs et du public. Les projections de la Banque de France s’appuient sur des analyses précises des ratios de solvabilité, tout en soulignant l’interdépendance qui relie les banques européennes.

Quels sont les facteurs qui fragilisent actuellement le secteur bancaire ?

La vulnérabilité du système financier ne tient jamais à un seul élément. Plusieurs dynamiques, parfois contradictoires, s’additionnent et fragilisent l’édifice. Premier signal d’alerte : la remontée rapide des taux directeurs décidée par la Fédération américaine Fed puis suivie par la Banque centrale européenne. Ce choix, jugé nécessaire pour contenir l’inflation, pèse immédiatement sur la valeur des portefeuilles obligataires détenus par les banques. Conséquences immédiates : pertes latentes, parfois très lourdes, l’affaire Silicon Valley Bank (SVB) en a été le révélateur mondial.

Les risques de marchés se multiplient de leur côté. Les établissements fortement exposés à des actifs peu liquides ou à des dettes d’entreprises en difficulté voient leur marge de manœuvre se réduire. L’ombre de la faillite de Lehman Brothers plane toujours : la crainte d’un bank run, même si elle reste contenue, n’a pas quitté l’esprit des superviseurs.

La transformation du secteur s’accélère. La digitalisation et la montée en puissance de nouveaux entrants bousculent les vieux modèles. Pour préserver leur rentabilité, certaines institutions n’hésitent pas à investir sur des segments plus risqués.

Voici quelques facteurs qui pèsent lourdement sur la stabilité du secteur bancaire :

  • Poids des créances douteuses dans certains portefeuilles
  • Exposition aux marchés internationaux plus volatils
  • Vulnérabilité accrue face aux chocs de liquidité

Les crises bancaires récentes, qu’elles découlent d’un effondrement de la confiance ou de choix de gestion discutables, rappellent à quel point la surveillance doit rester soutenue. L’interconnexion du système rend chaque incident potentiellement contagieux. La faillite d’une banque, même locale, peut avoir des répercussions rapides sur l’économie et la société.

Clients anxieux dans la file d attente à la banque

Protéger ses économies : conseils pratiques pour faire face à l’incertitude bancaire

La solidité affichée du système bancaire n’exclut pas des périodes de tension. Les dépôts bancaires restent soumis à certains aléas, même si des dispositifs existent pour les couvrir. En France, le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) assure une protection jusqu’à 100 000 euros par client et par établissement. Financé par les banques elles-mêmes, ce mécanisme fonctionne automatiquement, sans démarche préalable du déposant.

En période incertaine, répartir ses avoirs devient une mesure de bon sens. Distinguez les contrats d’assurance vie, les comptes-titres, les livrets réglementés ou encore les placements confiés à des sociétés de gestion : chacun obéit à des règles de protection différentes. La garantie sur les contrats d’assurance vie, sous l’égide du FGAP, s’étend à 70 000 euros par déposant et par compagnie.

Pour limiter les risques, quelques réflexes s’imposent :

  • Répartissez vos liquidités entre plusieurs banques si vos avoirs dépassent le plafond de garantie
  • Vérifiez la nature de vos placements, certains produits (actions, obligations) ne bénéficiant pas de la couverture du FGDR
  • Soyez attentif au délai d’accès à vos fonds, qui varie selon le type de produit détenu

Les établissements en ligne ou les filiales de groupes étrangers installés en France peuvent dépendre de régimes de protection différents. La documentation officielle de votre banque, ou celle du régulateur, permet de clarifier la situation.

L’information transparente reste la meilleure alliée des épargnants. Les rapports publiés par la Banque centrale ou l’Autorité de contrôle prudentiel donnent des repères utiles pour s’orienter. Face aux aléas du secteur bancaire, la vigilance partagée fait la différence. Aujourd’hui plus que jamais, garder un œil ouvert sur la santé de ses partenaires financiers relève d’un réflexe salutaire.